En 1975, Patrick BRIZON, Karatéka formé au Japon en Kick Boxing (forme de combat inventé par les Japonais, et obtenue en mélangeant les techniques de Karaté aux techniques de Muaythaï) s’intéresse à cette nouvelle forme de combat. En 1978 Roger PASCHY (ici en démonstration avec Soudareth pour qui il tient les paos) se lance dans la pratique et l’organisation d’évènement de cette nouvelle forme pugilistique que l’on ne sait pas encore situer. Soutenu par ces pionniers et par une diffusion effectuée par la communauté Laotienne et Thaïlandaise, le Muaythaï va vite se développer dans la région Parisienne dans un premier temps.
La boxe thaïe, ou muay-thaï parfois appelée boxe thaïlandaise, est un sport de combat en usage dans les armées de l'empire khmer depuis le début de notre ère. Il fut adopté par les militaires thaïlandais au XVe siècle à la suite de la victoire du royaume Siam d'Ayutthaya sur les khmers d'Angkor. Il est classé en Occident parmi les boxes pieds-poings (BPP), c’est-à-dire les boxes dites « sportives ».
La boxe thaïe trouve son origine dans des pratiques martiales ancestrales, notamment dans ce qu’on appelle en Occident le muay boran (boxe traditionnelle) et du krabi krabong (pratique avec les armes). La boxe thaïlandaise de haut niveau, c’est-à-dire de compétition, nécessite :
- de bonnes capacités cérébrales, (vision de jeu, prise de décision adéquate et rapide, intelligence de jeu…), et des capacités mentales indispensables, comme la détermination, la volonté et le courage ;
- de fortes habiletés techniques avec comme support des aptitudes physiques telles que la souplesse musculaire, la vitesse et la capacité de réaction à un signal (réflexes) ; et de surcroit, pour le combat au K.O-system, la puissance musculaire.
La boxe thaïlandaise est un sport très populaire de par son efficacité. Néanmoins son image de pratique pour tous, véhiculée comme comportant des risques physiques par l’utilisation des armes dures comme les genoux et les coudes semble faire obstacle à son développement ; cela contrairement à d’autres boxes pieds-poings considérées comme moins contraignantes.
Parmi les autres boxes du Sud-Est asiatique (boxe birmane, boxe khmère, boxe laotienne, boxe vietnamienne), elle est la plus populaire des cinq disciplines. Elle doit sa popularité au fait qu’elle est un sport national et professionnel. Ce sport permet à de nombreux pratiquants, athlètes (même très jeunes), entraîneurs, managers et promoteurs, d'en vivre. Elle est surtout
un marché lucratif en Thaïlande générant autour d’elle une économie non négligeable. Comme ses cousines elle a la réputation d’être une pratique violente mais au contraire les pratiquants estiment que toute technique peut faire l’objet de contrôle. On lui reproche surtout de répandre l'idée que tous les coups sont permis. Roger Paschy, un des pionniers de ce sport en France en parle ainsi : « La boxe thaïe (Muay Thaï) ne peut être un sport que les gens qualifient à tort et à travers de sport de voyou. Il nécessite beaucoup de volonté et d'assiduité. Mais, comme dans toute activité sportive, le professeur a un rôle fondamental dans la formation de l'élève. L'état d'esprit de l'enseignant aura une influence considérable sur le disciple. »
Le muay-thaï est la forme moderne (codifiée au début du XXe siècle) du muay-boran.
La pratique de la boxe thaïlandaise est considérée comme sport national en nombreux petits clubs d'entraînement (appelés «camps ») parsèment le pays et accueillent les jeunes à partir de sept ans. Les combats importants sont régulièrement retransmis tous les samedis et dimanches par les chaînes de télévision régionales et nationales.
Les deux stades de muay-thaï les plus connus se trouvent à Bangkok : ce sont le stade de boxe du Lumpinee et celui du Rajadamnoen. Connus dans le monde entier, ils sont considérés comme la référence sportive en muay-thaï. Le stade du Lumpinee est situé sur Rama IV Road, près du Lumpinee-park et géré par le gouvernement, tandis que le stade du Rajadamnoen, plus prestigieux et ancien, se trouve sur Rajadamnoen Nok Road, en face du quartier général de l'armée royale thaïlandaise, qui le gère.
Chez les professionnels, le combat se déroule en cinq rounds de trois minutes. Il est précédé par une « danse » rituelle : le ram-muay durant laquelle le nak-muay (boxeur) porte le mongkon (bande de tissu autour de la tête pour marquer la tradition du peuple Thaï et entre autres, manifester le respect à son entraîneur et pour optimiser sa perception mentale). Cette danse est composée de gestes codifiés exécutés par les deux adversaires individuellement et qui peuvent être propres à chaque école ou style de muay-thaï.
Un petit orchestre composé d'un tambour, d'une cymbale et d'un hautbois nasillard (pi), rythme les différentes manches du combat (rounds).
Les coups autorisés sont les suivants : coups de poing, de coude, de genou et de pied. Les corps-à-corps peuvent être assez longs, et sont souvent l'occasion de coups de genou et peuvent se terminer par une projection voire être interrompus par l'arbitre. Le coup de pied circulaire à différentes hauteurs (tête, tronc et cuisses) est souvent délivré avec le tibia. Le coup de pied circulaire semble le plus usité et est souvent considéré comme le « coup de base » du combattant de compétition.